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Fuckyouverysomuch

29 mai 2021

La playlist de la mort

Normalement, quand je débloque trop, je prépare mes obsèques, et c'est reparti pour un tour. La dernière fois, c'était il y a 4-5 ans. Mais là, ça m'a repris. Et mon TOC, ce sont les listes.

Pour mes obsèques, je laisse donc des consignes TRÈS précises, et je donne la playlist; pour le moment, et je crois que je ne vais pas changer avant au moins demain, la voici :


I- Entrée du cercueil :
1- Mozart: Requiem - Tuba mirum - 3'17

II- Suite des obsèques :
2- Chopin: Nocturne n° 20 par Claudio Abado - 4'35
3- Mario Lanza: You'll never walk alone - 2'54
4- Caccini: Ave Maria - 3'52
5- Francis Poulenc - Dialogue des carmélites - Salve Regina (AVEC l'introduction musicale - par exemple dirigé par Pierre Dervaux): 6'53
6- Véronique Sanson: ma révérence - 3'13
7- Cantique: Torrent d'amour - 4'37
8- Barbara: le mal de vivre - 3'52
9- Serge Reggiani: on n'en meurt pas mais ça vous tue - 3'06
10- Gabriel Fauré: Pavane opus 50 - 6'50
11- Simon&Garfunkel: The sound of silence - 3'04
12- Danyel Gerard: Butterfly (version allemande): introuvable sur Spotify
13- Beethoven: Sonate n°14 op 27 (sottement appelée "sonate au clair de lune") par Daniel Barenboim - 6'35
14- Jacques Brel: la quête - 2'36

III- Sortie du cercueil :
15- Louis Armstrong: What a wonderful world - 2'17


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4 avril 2021

Fabien B.

Et donc, juste avant l'application de l'article 1240 du code civil (Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer), je me suis retrouvé au tribunal pour enfants (ie <18 ans). Dans le couloir d'attente. Mais vraiment d'attente

Avec mes parents, et l'espèce d'avocat qu'ils avaient choisi.

Bref. 

Il s'est trouvé, par un mal-heureux hasard, que Fabien B. se trouve en face de moi. Avec ses parents. Et son avocate aussi.

Pour vous dire, au collège, Fabien était respecté. Je veux dire, pas le gros dur. Juste le mec respecté. Sans qu'on sache vraiment pourquoi. Nazi sur les bords mais sans savoir de quoi il parlait (en même temps, à 15 ans...), il devait sans doute être charismatique. Peut-être que, peut-être pas. Respecté, voire pris en modèle par certains (dont pas moi, tellement je n'étais pas à la hauteur)

Bref.

Ce matin de 1996, je me suis retrouvé en face de lui.

Et quand il m'a vu, il a eu une lueur de surprise dans les yeux. 

Et quand il m'a reconnu, une lueur d'admiration. Comme si j'étais comme lui. Digne d'être jugé par Claire X (je ne me souviens plus de son nom). 

La lueur que je n'avais jamais vu. Moi qui l'avait attendu sans attendre, car je ne savais pas ce que c'était  

Une lueur de respect. Vous ne pouvez pas imaginer ce que valait une lueur de respect dans les yeux de Fabien. Vraiment. Style la légion d'honneur du pauvre. Mais sans savoir que tu étais le pauvre. La médaille du mérite de ceux qui ne méritent rien, en l'ignorant. 

Bref.

Ce jour-là, dans le couloir glauque du tribunal pour enfants, j'ai vu une lumière dans les yeux de Fabien B.

Et pour la première fois depuis longtemps, très longtemps, je me suis senti exister.

17 mars 2021

Écrire pour un rien, mais l'écrire quand même

Toutes choses égales par ailleurs, j'aurais dû me douter que quelque chose allait clocher.
Mais je n'avais que 10 ans.
Vous vous souvenez comment vous étiez à 10 ans ? Je veux dire vous, vous qui avez passé les 2 x 20 ans ?
Vous vous souvenez des boom ? Je ne ferai l'affront à personne de parler de "surprise party". Évidemment.

J'avais 10 ans, c'était une boom. Et j'aurais dû me douter que quelque chose allait clocher.

***

Ça devait être avec la maison de quartier. Parce que c'est un truc que ma mère pouvait payer avec les bons vacances de la CAF.
Une maison de quartier, c'est comme une MJC. Mais sans activité continue. On faisait de l'escalade une fois, rien une autre fois, juste discuter, rien encore une autre fois, juste discuter, puis des fois on partait en camp faire du canoë kayak, et une fois, on est même allés à Paris. C'était extraordinaire. J''avais adoré cette visite. En plus, le moniteur était génial : il était vieux (au moins 35 ans) mais super. On a vu tout Paris: la tour Eiffel, le musée Grévin et le Mac Do de l'avenue des champs Élysées.
Je ne suis plus retourné au musée Grévin depuis.
J'aimerais écrire que c'est pour ne pas effacer mon émerveillement d'enfant, mais en réalité, c'est que j'ai eu la flemme de me taper du métro pour y aller.
À moins que ce ne fût pour ne pas effacer mon émerveillement d'enfant.


Cette année là, non seulement je suis allé à Paris, mais en plus j'avais été participer à un camp d'une semaine, je ne sais plus où.

Et c'est juste quand mon père est venu me chercher que j'aurais dû me douter que quelque chose allait clocher.

***

C'était Hélène. De Roch Voisine. C'était je ne sais plus où, je ne sais plus pourquoi j'étais là, quelles activités on avait bien pu faire, mais ce soir là, c'était la boom.
Ma première boom. À 10 ans.

On a certainement dansé la Lambada (j'adorais le garçon brésilien qui chantait. Je veux dire, il étaittellement beau. Je l'adorais autant que je haïssait la grande gourdasse blanche qui dansait avec lui. La salope. La connasse). On a certainement dansé sur du Cabrel, sur des chansons en anglais aussi.
Et puis est arrivé le moment des slows. Enfin  le moment DU slow.
Je ne sais pas si, en 1989, on appelait encore ça le "quart d'heure américain".

Ça n'a pas d'importance de toutes façons.
J'ai dansé un slow. Sur la chanson Hélène de Roch Voisine. Avec une fille. Je la connaissais peut-être, mais peut-être pas.

À 10 ans, je ne savais pas danser un slow. Elle avait mis ses mains derrière de mon cou, j'ai donc fait pareil : j'ai posé mes mains derrière son cou.

Le garçon qui m'a expliqué comment danser un slow avec une fille a eu la gentillesse d'attendre la fin pour me dire que c'étaient les filles qui mettaient les mains sur la nuque, et que les garçons tenaient les filles par la taille. Il m'a aussi dit que je saurai pour la prochaine fois. Mais il m'a dit ça tellement gentiment que je ne me doutais pas une seconde que quelque chose allait clocher. Et que du coup, il n'y aurait pas de prochaine fois.

***

Mon père est venu me chercher le lendemain. Pour une fois, il discutait avec moi. J'avais 10 ans, je pensais tout ce que mon père pensait, je l'écoutais et obéissais. En même temps, il valait mieux obéir, sinon... non rien, ce n'est pas le sujet, pas le thème.

Au contraire, il m'a donné un conseil.

Qui m'est tombé dessus comme le bloc de marbre d'une pendule sur le detective William Blore dans "les dix petits nègres".

Bref, mon père m'a donné un conseil qui, en fait, était un avertissement. Mais un truc peut-être pervers. Aujourd'hui encore, je ne sais pas.
Mais à l'époque, j'avais juste 10 ans.

***

Toutes choses égales par ailleurs, j'aurais dû me douter que quelque chose allait clocher dès que je me serai livré.

Toutes choses égales par ailleurs, j'ai ressenti un sentiment indescriptible de gêne, de honte, le sentiment de m'être ouvert sur un sujet dont il ne fallait absolument pas parler, le sentiment d'avoir commis le seul péché qui ferme définitivement la porte du paradis et de la vie éternelle, Amen.

Bref, quand j'ai dit, alors que je n'étais âgé que de 10 putains d'années, à mon père que j'avais dansé un slow avec une fille, il a continué à regarder la route (ce qui est tout de même préférable lorsqu'on conduit) et m'a dit d'une voix d'où l'on entendait une certaine gravité :
"N'en parle pas à ta mère, ça vaut mieux"

***

Toutes choses égales par ailleurs, je ne me serais jamais douté que quelque chose pouvait clocher quand on a 10 ans et qu'on dit à son père qu'on a dansé un slow avec une fille.

10 ANS - 1 SLOW - 1 FILLE.


13 mars 2021

LE rien

Normalement, là, j'aurais dû poster un petit truc. Mais finalement, non.

 

Je poste un texte + long une fois que j'aurai fini de l'écrire. 

 

Ou pas.

6 mars 2021

LE harcèlement

Bon, c'est un peu confidentiel vu que j'ai vu ça au boulot :

Un mec s'est fait harcelé par son chef.

Tout d'abord, le chef a eu un logiciel pour accéder aux mails du salarié. Puis il l'a foutu dans un autre bureau. Où il est venu le rejoindre à plein temps pour le surveiller. Tout en le dépouillant de ses attributions et de travail.

Mais le plus beau... il a fait venir 3 chiens féroces dans le bureau, et les y laissaient la nuit. Le mec devait enlever les merdes le matin pour pouvoir faire le peu qu'il lui restait à faire sans "désagréments".

Si vous trouvez quelqu'un de + harcelé que lui, je suis preneur

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27 février 2021

Le cauchemar et le massacre

Des fois, je fais de mauvais rêves, sans que ce ne soient des cauchemars : ça ne me fait même pas peur, même s'il y a des morts, des accidents, des femmes et des communistes.

Mais la nuit dernière, c'était un vrai cauchemar, qui m'a vraiment fait peur et tout:

Une prof de piano jouait le 2° mouvement de la 14° sonate pour piano de Beethoven (stupidement nommée plus tard "Sonate au clair de lune" par un mec qui n'avait RIEN compris à ce que Beethoven décrivait, à savoir un morceau peuplé de fantômes)

BREF.

Elle frappait les pauvres touches comme une désespérée (allez, je la fais comme ça ça vous l'évitera en commentaire : comme une sourde). Alors que cette sonate se joue piano voire pianissimo. Le résumé était bien évidemment épouvantable. 

Et ça, ça m'a vraiment fait flipper. 

En fait, je sais qu'il n'y a rien de plus chiant à lire que les rêves des autres, donc si vous lisez cette phrase, c'est que vous n'avez vraiment rien à faire (sauf Shabbat)

23 février 2021

Oh la belle vie.

Bonsoir mes souffrants adorés,

Je me sens très bien ce soir, très heureuse, très cool et détendue, joyeuse et du coup je suis super inquiète. Entre hier et aujourd'hui que s'est-il passé à l'exception de la nuit que j'ai passée avec tom Cruise (authentique) que je déteste. Du coup, je me dis que je dois pas le détester tant que ça, car en presque 2 ans de boite, c'est la première fois que j'arrive avec seulement 10 min d'avance car je me suis rendormie avec Tom sans casquette. 

D'habitude je suis au boutot avec au moins 30 min d'avance. Et sans forcer. 

Que dois-je faire pour avoir peur et me reposer des questions métaphysiques ? Je pense à faire du sport, à prendre des vitamines, je vais refaire 10 heures de ménage ce week-end. C'est pas normal, c'est flippant. 

J'ai pensé plusieurs fois à être bénévole, je voulais apporter ma modeste pierre au kibboutz du monde. Vous connaissez mon allergie au groupe, c'est pas possible. 

Je suis seule le soir, je regarde les murs pleins de livres de mon appart, que je ne lis plus, parce que je suis toujours sur l'écran, je mets de l'huile essentielle de menthe poivrée dans le diffusieur d'huiles essentielles, je prends 3 lexomils et j'attends. Que le temps passe. 

Plus le temps passe, moins je (me) comprends et moins je sais de choses ; ça vous fait ça aussi en tant que sous-chefs ?

22 février 2021

No foutur

Je me demande si je vous fais la version courte ou longue, en tout cas, comptez sur moi, ce ne sera pas de la grande littérature.

Je ne sais plus en quelle année, j'ai rencontré ce mec. Je crois que c'était l'une des rares périodes où j'étais célibataire. Un an avant, peut-être deux, (vraiment je sais plus, je sortais, je buvais et je prenais à peu près tout ce qui existait comme substances, donc la mémoire voilà), j'étais attablée un soir d'été avec des amis sur une très jolie place marseillaise, et là de dos, je vois un revenant. Je suis saisie : je vois mon compagnon mort un an ou deux plus tôt, je ne sais plus comme je vous l'ai dit. 

Son dos, bordel, son dos.

Yann et moi, c'était une grande histoire d'amour, mais mes 4 histoires ont toutes été des grandes histoires d'amour passionnées, comme dit la chanson "nature boy" : "The greatest thing you'll ever lear Is just to love and be loved in return". C'est le résumé typique et fantastique de mes histoires. Si Dieu existe, il ne m'aura pas volée sur ce plan-là. J'ai aimé follement et j'ai été aimée pareillement.

Je vois "Yann" de dos, crane râsé, short baggy à multi poches, mais plus grand, il se retourne, s'approche de notre table, c'est sa tête, sa bouille, ses mimiques, sa démarche, c'est lui, il est là, on s'est trompés, tout le monde s'est trompé, il n'est pas mort. Il ne l'a jamais été. Il s'asseoit et là je vois malgré la troublante ressemblance que ce n'est pas lui. Je suis sans voix pour trois raisons : un mort qui n'est plus mort l'espace d'un instant, l'espace d'un autre instant la réminiscence de l'horreur infinie et définitive de son absence, et puis lui, M.

Entre cet autre-là et moi, il se passe quelque chose. Il a parlé, il a prononcé des mots aujourd'hui oubliés à la tablée entière, et dès la bouche ouverte, non il n'est pas Yann, il est cet autre. Cet autre avec lequel, entre lui et moi, dès cet instant il y a un lien palpable. De l'ordre de ceux qui se reconnaissent et qui n'ont aucun doute. On a des putains d'antennes et l'émission / réception est nickel.

Je tiens à préciser qu'aussitôt que je l'ai vu de près, et dès qu'il a parlé, il n'y a eu aucun transfert. Ce n'était pas Yann, ce ne serait jamais Yann. Si j'écrivais les nom et prénom de cet autre (je vous l'écrirai sur fb), vous comprendriez l'animal.

A cette table, ce soir-là, les seuls mots que je lui ai adressés ont été les suivants : toi, tu te tiens éloigné de moi, tu gardes une distance très largement raisonnable. C'est ce qui s'est passé. 

20 ans ont passé, je l'ai retrouvé par hasard fin d'année dernière. Quand je l'ai vu, pour la première fois depuis 9 ans j'ai eu "des papillons dans le ventre". Le soir-même on se chauffait par textos interposés, 3 jours plus tard j'étais chez lui. Il venait de sortir de prison, pour la seconde fois.

On se voyait de temps en temps, c'était super. Bonne connexion. On vient de deux systèmes solaires très éloignés avec quelques carrefours communs. Je ne savais pas ce qu'on faisait ensemble, mais l'odeur, le toucher et la peau de quelqu'un, cette proximité aléatoire ne me dégoutait plus, elle était addictive. Pour lui et pour moi.

On s'est pris la tête un soir de trop grande beuverie. Je lui ai dit que je l'aimais, et j'ai été infernale comme seuls les alcooliques profonds savent l'être. J'envoie un message d'excuse le matin. 3 jours plus tard, il me jetait par texto.

Quelques mois ont passé, il me relance, je l'ignore. Bref, je vous passe les textos. Hier soir, il était chez moi. On était crevés, on voulait juste parler, parler, parler, on adore se parler, on a parlé bouteille sur bouteille, et plus si affinités.

On s'est couchés, sans faire l'amour, si enlacés qu'un pied de biche aurait été inutile. Ce n'est pas Dieu possible d'aimer dormir avec quelqu'un comme ça, moi qui ne supporte plus la présence de quiconque depuis des années. Ni le bruit, ni l'odeur, ni rien. 

On s'est couchés vers 7 ou 8 heures du matin. Il m'a réveillée dans l'après midi, il avait des brûlures acides insupportables, je lui donné de l'eau, je me suis rendormie, je ne voulais pas le materner, l'aider oui, le materner non. A un moment c'est devenu plus douloureux, je me suis levée d'un bond, je suis allée chercher du Gaviscon, prends ça lui dis-je. 5 min après il vomissait ses tripes. Ce n'est pas la première fois, je le soupçonne d'être malade. Il a un Khron déjà mais je pense qu'il y a plus. Puis dans la salle de bain, il glisse sur sa bile pendant que je la nettoie avec mon Swiffer. Il glisse, et se casse le petit orteil droit, il hurle. 

Je sors l'attirail, je mets un strap sur son pied (comme dit Much, côté pharmacie c'est comme côté cuisine, je suis super bien équipée). Il re re hurle. Je prends les choses en main, et je lui explique : je me suis cassée l'orteil droit en deux roues il y a quelques années, (et je ne suis pas allée à l'hôpital, j'ai souffert ma race pendant plusieurs jours, mon orteil vit dans un virage perpétuel à droite), t'es quelqu'un de courageux (la taule, les armes, la torture  subie et sans doute infligée), et bien tu vas devoir être courageux car tu vas déguster. C'est un orteil, c'est petit, mais tu vas pleurer ta mère. Tu vas oublier qu'elle est morte à 33 ans, oublier ta culpabilité de ne pas plus t'être occupé d'elle, oublier que tu es un enfant de la DDASS, oublier que tu n'as jamais été un enfant. La drogue, la boisson et la douleur servent à ça : à oublier. Maintenant que tu es prévenu tu t'habilles, je m'habille, j'habite en face de l'hôpital, prends tes papiers, appelle la mère de ton gosse pour demain, je prends de l'eau, de quoi manger, il s'appuie sur moi, impossible de poser le pied à terre, mais même sans le poser la douleur est si lancinante qu'il peut à peine respirer, je transpire, il est sec mais il fait son poids, on arrive aux urgences, on l'installe sur un fauteuil. Je reste silencieuse, puis je lui dis : ça fait deux fois que des retrouvailles si attendues se transforment en je ne sais pas quoi. T'y vois pas un message toi ? Moi si. Et ce message me dit que la prochaine ce sera un dîner, arrosé de coca, de Gaviscon clôturé par une nuit torride. Il ne dit rien. Il veut fumer. Il cherche à se rouler un clope, il tremble. Je sors gratter une clope à quelqu'un dehors, je la lui file, je pousse son fauteuil dehors, il fume, on rentre puis il part avec les infirmiers. Je lui dis : je t'attends.

Je réfléchis. Je me sens mal et bien. Je me sens coincée. J'ose pas dire amoureuse. Je pense qu'on est 2 solitaires, il suffit qu'il ne me donne aucune nouvelle pendant un mois, puis ça ira je l'oublierai. Je fous quoi avec lui ? Il a 10 balais que moins que moi. Il est ce qu'il est surtout. Mais ces nuits-là, nos nuits ensemble emboités, mes amis, mes souffrants, ces nuits-là, y a pas d'erreur. Je dois commencer à écrire à tout ça, je sors mon vieux carnet. En 2006, je découvre que j'avais déjà noté le titre d'un livre que je voulais acheter et qu'un pote m'a prêté la semaine dernière : Charlotte de David Foenkinos, l'histoire de Charlotte Salomon, lien qui suit si ça vous intéresse, ça vaut vraiment le coup. (https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlotte_Salomon) ; ça fait une heure que j'attends, je commence à écrire, il sort. J'ai deux carnets de sortis, mon livre, mon stylo dans les dents, le sac de bouffe, mon gros sac à main, j'ai du mal à rassembler mes affaires, je l'entends crier mon prénom du dehors, je ne sais si c'est de manque ou d'impatience.

Je le rejoins, il dit :  "je rentre en ambulance, je t'appelle".

Je suis rentrée, je me suis couchée en tenant fermement dans mes mains et contre mon nez la casquette qu'il avait oubliée.

 

20 février 2021

Danser avec ses chaînes

moi , je suis Much au cas où tu te demanderais. Je lis Very, je lis You je lis Fuck et je me dis  qu 'est ce qu'on se trimballe quand même, ce ne sont plus des casseroles, ce sont d'entieres cuisines suréquipées. Mais bon comme disait Nietzsche que Fuck lit le soir au lieu de boire des verveines comme tout un chacun, la liberté ce serait  de savoir danser avec ses chaines. 

C'est totalement vrai, Friedrich, maIs encore faut il sachoir ( et aimer ) danser.

et puis être libre, on s'en fout. On veut juste ne plus avoir peur.

 

20 février 2021

Je comprends pas et plus le temps passe moins je comprends

D'abord, pourquoi You a décidé qu'il n'y aurait pas de commentaire sur Serge Lama. Je pense 2 choses : 1 : ça n'implique que moi, qu'il savait qu'on allait avoir envie de se pendre dans la douche, que ce soit en écoutant Serge chanter, ou en lisant les paroles. 2 : ça n'implique que me, myself and I, qu'à la lecture des paroles nos coeurs de pierre ponce pilate comprendraient pourquoi cette chanson est si importante pour You, et par voie de conséquence nous rapprocherait encore plus de lui.

En ce qui me concerne, moi, Fuck (je le précise parce qu'on s'emmêle tellement les anglicismes qu'il faut que voilà), si je veux faire mon assistante sociale, on peut, en se concentrant super fort, être super touché par la corde qu'on attache à la suspente en bois (45X65 cm), puis le cou, mais tout en pensant que l'espoir est au bout du chemin,qui comme chacun sache, est pavé de bonnes intentions. 

Notez, tous, que je ne dénigre pas. Chacun sa corde et les vaches seront bien gardées.

Tout à l'heure, je m'emmerdais comme tous les soirs, et j'ai lu un truc sur le compte facebook dédié à Niestszhe (je sais jamais comment ça s'écrit), où en gros il était écrit que passé un certain âge on ne pouvait plus être décadent. Je sais que c'est vrai pour vous.

ça ne l'est pas pour moi, et je n'en suis pas fière. Je n'y peux rien. Peut-être qu'un jour ça s'arrêtera. Les gars, je peux pas m'arrêter, ça me fatigue parfois, mais voilà. 

Le truc qui me tient, c'est le taf. Non, je suis trop conne, les trucs qui me tiennent c'est ma fille, mon petit-fils, mes amis de looooooooooongue date, mon taf. 

Mais le truc qui me fait flipper c'est que ma nature fait que je pourrais m'arrêter d'une façon ou d'une autre, définitivement, en entraînant les conséquences que j'ai pas besoin de vous expliquer. Ce n'est pas une question de morale, encore moins d'amour, c'est un truc sur lequel je n'ai pas de contrôle. Le premier qui me parle de volonté, je l'étripe. Je tourne et je retourne ça dans ma tête. Vous voyez ? d'un côté ma propre nature imparable, indéboulonnable, contre laquelle je ne peux rien, et de l'autre l'amour, mais un amour, un amour qui devrait porter un autre nom tant il est au-delà pour ma fille et mon petit-fils, un amour pour lequel je donne ma vie sans hésiter. Et à côté, une mort que je me donne sans hésiter. Et si c'était le cas, je voudrais même les emporter, pas pour les avoir avec moi, mais pour qu'ils ne souffrent pas. S'il vous plait, expliquez moi.

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Fuckyouverysomuch
  • Fuck, You, Very, So et Much sont sociopathes, déviants, sémites les semaines paires, communistes de droite les semaines impaires, et drogués au saucisson tous les jours de l'année. Ce ne sont pas les moindres de leurs qualités.
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